Risque inondation : une étude environnementale en vue de la révision du PPRI

Risque inondation : une étude environnementale en vue de la révision du PPRI

Risque inondation : une étude environnementale en vue de la révision du PPRI

Le dossier de révision du Plan de Prévention du Risque Inondation (PPRI) se poursuit : le 18 février, l’Autorité Environnementale a annoncé le lancement d’une étude environnementale préalable.

Alors qu’en 2015 l’Etat avait refusé la réouverture du dossier, la commune de Villemur avait obtenu sa révision en fin d’année dernière. Une nouvelle cartographie des zones inondables va ainsi être validée. À la clé, la possibilité de, parfois, alléger les contraintes qui pèsent sur la ville en raison des risques de crue du Tarn. Explications


Le PPRI, c’est quoi ?

Le PPRI (Plan de Prévention du Risque Inondation) est un outil de gestion des risques qui vise à maîtriser l’urbanisation en zone inondable afin de réduire la vulnérabilité des biens et des personnes.

Le PPRI a pour objectifs :

  • l’identification des zones à risque et du niveau d’aléa
  • l’interdiction de toute nouvelle construction dans les zones d’aléas les plus forts
  • la réduction de la vulnérabilité de l’existant et des constructions futures
  • la préservation des zones d’expansion de crue afin de ne pas aggraver le risque.

Ce plan est établi conjointement par les services de l’Etat, les collectivités et le public. Il établit une carte des aléas et découpe le territoire en plusieurs zones en fonction du risque d’inondations. Les zones inondables sont classées en 4 catégories : aléa faible, moyen, fort ou très fort.

Plus le risque est fort, plus les contraintes sont lourdes, notamment en matière d’urbanisme.

L’Etat a le dernier mot sur les contours du PPRI et la sécurité des personnes doit bien évidemment primer. Pas question de mettre des personnes en danger !


La révision du PPRI : quels sont les enjeux ?

Du fait des risques de crue du Tarn, une grande partie de la ville aux abords du fleuve se trouve en zone inondable. L’enjeu est considérable, puisque cela représente, à Villemur, 3000 habitants (soit 50% de la population en 2018), 1700 emplois, plusieurs groupes scolaires et de nombreux Établissements Recevant du Public (EPR) en zone d’aléa fort.

Par ailleurs, l’absence de réduction de la vulnérabilité de la ville a eu pour conséquences l’abandon du centre-ville par les investisseurs, découragés par les prescriptions du PPRi actuellement en vigueur. Pourtant, il repose sur la crue de 1930, événement dont on estime qu’il peut se produire une fois tous les … 1000 ans !

Avec la révision du PPRI,  Villemur restera en zone inondable mais certaines zones pourront passer dans une catégorie de risque inférieur. Les contraintes imposées par l’Etat seront alors allégées. Cela est rendu possible grâce à la nouvelle cartographie affinée des zones inondables obtenue par la commune, sans pour autant ignorer les risques potentiels.


Le calendrier du nouveau PPRI

2019 : définition du nouveau PPRI

  • élaboration du dossier PPRI par l’Etat, en concertation avec la municipalité et les services intéressés
  • Concertation publique sur la nouvelle carte des aléas

2020 : validation du nouveau PPRI

  • enquête publique
  • approbation du nouveau règlement du PPRI par arrêté préfectoral intégrant notamment les allégements sur Brusson, les écoles et le centre-ville
  • mesures de publicité et d’information

Une fois le nouveau PPRI validé, le Plan Local d’Urbanisme (PLU) sera revu afin de redéfinir les grandes orientations  d’urbanisme de la commune.


Brusson et le PPRI : la municipalité s’adapte

Du fait de la situation en zone inondable de la friche Brusson, tout projet de réhabilitation doit répondre à des contraintes précises, notamment en matière d’accueil du public.

C’est en ce sens qu’ont été imaginés les 2 projets de réhabilitation en cours : la transformation de l’ancienne scierie en halle et la mise en sécurité de la Salle Eiffel. Ces deux lieux n’étant pas habilités à accueillir du public de manière permanente, ils ont été pensés pour accueillir des événements ponctuels : marchés, expositions, spectacles, etc.

A terme, la municipalité espère que le nouveau PPRi permettra de réhabiliter plus largement la friche Brusson, par exemple en accueillant des restaurateurs ou des commerçants, ou en créant de nouveaux logements.

C’est en ce sens que la municipalité a demandé à l’Etat que le nouveau PPRI :

  • ouvre la possibilité de créer un Etablissement Recevant du Public (ERP) « sommeil » de moins de 100 personnes, en vue de l’installation d’un hôtel-restaurant.
  • porte à 2000 m2 le potentiel de nouveaux logements (soit par réhabilitation, soit par surélévation de l’existant)
  • mette en place une charte d’occupation de la Salle Eiffel en vue d’y organiser un événement mensuel

Les écoles et le PPRI : ce qui peut changer

Actuellement, deux établissements scolaires publics de la ville se trouvent en zone PPRI sur la rive droite : l’école maternelle (rue de l’Hospice) et l’école élémentaire (allée Charles de Gaulle) Anatole France. L’Etat ne permettra pas de développer l’école côté rive droite.

La population de Villemur augmentant, et le nombre d’élèves à scolariser avec, la municipalité a réfléchi à la manière d’augmenter les capacités d’accueil dans les écoles tout en sécurisant les plus vulnérables (en particulier les élèves de maternelle) et optimisant les déplacements des parents et des enfants. Des classes devront être repositionnées en zones non-inondables et la création d’un nouveau groupe scolaire à Magnanac est à l’étude.

Des logements supplémentaires en centre-ville

Dans le centre-ville rive droite, la révision du PPRI va donner la possibilité de créer des logements supplémentaires par division de grands logements en zone d’aléa fort. Jusqu’à présent, de grandes bâtisses demeuraient vides faute de repreneur. En permettant la création de logements plus petits et plus adaptés aux besoins des habitants, la révision du PPRI  est une chance pour la dynamisation du centre-ville.


La décision de l’Autorité Environnementale

Télécharger la décision rendue par l’Autorité Environnementale le 18 février 2019

 

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