EXPOSITION « MÉMOIRE d’EAU » du 15 avril au 08 mai 2023
Du 15 avril au 08 mai, les Bains-Douches accueillent une exposition intitulée « Mémoire d’eau » – cela ne s’invente pas ! –, qui mettra en lumière trois artistes de grand talent : Isabelle Barruol, Catherine Gianola et Daniele Robbiani.
Diplômée d’architecture, Isabelle Barruol crée depuis toujours et devient artiste plasticienne indépendante en 1998. Son travail, davantage intuitif que traditionnel, se nourrit de nombreux savoirs et savoir-faire, détournant à son profit des techniques souvent simples et archaïques. La plupart de ses toiles ne sont pas vraiment peintes selon les critères traditionnels, mais se plient à des méthodes de fabrication fragiles et empiriques, dont le but est de permettre à la Nature de laisser sa marque : des relevés par frottages de végétaux ou matières minérales, des photogrammes (empreintes de lumière) grâce à la technique ancienne du cyanotype, ou seulement des traces d’oxydation ou de brûlure. Un travail de chercheuse qui s’en remet au temps et à la nature, où les cycles des saisons et celui des éléments, le soleil, l’air, la terre ou l’eau deviennent à la fois sujets et outils de fabrication.
Glaner, collecter, prélever, transcrire, assembler, tisser… Toutes ces pratiques artisanales ancrent son travail dans un certain primitivisme, redonnant à l’Art son sens originel du « faire ». Les séries portent d’ailleurs le plus souvent le nom des techniques servant leur fabrication : Empreintes, Entrelacs, Pliés-Dépliés, Drapés, etc…Avec les empreintes végétales et les cyanotypes, il s’agit d’accrocher la trace pour retenir la mémoire, qui reste inscrite dans le patrimoine et la forme de l’objet et marque sa singularité, comme le coup de foudre dans l’écorce de l’arbre, le gel de la pierre.
Parallèlement, Isabelle Barruol s’initie depuis quelques années au travail de gravures et monotypes en utilisant la presse, outil dédié au relevé de la trace, et prolonge ainsi ses recherches sur l’écriture végétale. Mais l’outil transversal qui infléchit chacune de ses créations reste le hasard lui-même. Dans une démarche très ludique et dadaïste, les accidents sont transformés en opportunités et les découvertes fortuites font émerger un répertoire de formes libres et improbables, écume du hasard.
Diplômée de l’Ecole des Beaux-Arts de Rennes et de Toulouse, où elle a étudié le dessin et la peinture, Catherine Gianola exprime principalement sont art par le biais de la sculpture-céramique, ce qui traduit sa relation forte avec la terre, matériau basique, dont la plasticité et l’humilité offrent un champ d’action très large. Après des années de travail en noir et blanc, elle utilise désormais plus volontiers la couleur. Elle s’intéresse à la croissance des formes, au Vivant dans la Nature, aux contraires. L’observation du monde animal et végétal alimente sa volonté de recréer voire de transformer, lui permettant ainsi de mettre en lumière certaines réalités humaines. Son travail sur l’univers des insectes sociaux (notamment les fourmis) lui a inspiré une réflexion sur l’intelligence collective. Quant à l’art tribal, puissante source d’inspiration, il l’oriente de manière détournée vers la figuration humaine, son répertoire de formes la laissant libre de réagir à certaines habitudes de nos sociétés dites «civilisées ». Depuis 10 ans, l’artiste pratique également la gravure, technique exigeante qui lui permet d’interagir avec ses travaux en volume. Elle a participé à de nombreuses expositions en Occitanie, en Bretagne, mais aussi en Suisse et au Japon, avec lequel elle entretient des liens particuliers
Quant à Daniele Robbiani, il est né en Suisse, où il a fait ses études et sort diplômé des Beaux-Arts de Bâle, avant de s’installer aux États-Unis, et d’animer bénévolement des cours d’art dans les écoles de New-York, entre 1985 et 2009. C’est à cette période qu’il collabore avec Christo et Jeanne-Claude dans le cadre du projet “The gates”, une installation d’art contemporain dans Central Park. Installé en France depuis 2009, il continue à créer et à transmettre sa passion et ses techniques au jeune public.
L’artiste est bien connu des Villemuriens, qui ont déjà eu la chance d’admirer son immense talent à plusieurs reprises. Il multiplie les expositions – individuelles ou collectives – à New-York, Miami, en Allemagne, en Suisse et en France. Qu’il s’agisse d’une invitation au voyage inspirant paix et sérénité, avec les œuvres à dominante blanche mêlant abstraction et langage de son exposition « Quand les feuilles se lèvent », à la Tour de Défense en 2019, ou d’une explosion de couleurs, comme dans l’exposition « Paintagrams » qu’il nous avait présentée aux Bains-Douches en 2020, l’univers de Daniele Robbiani est toujours poétique et empreint d’onirisme.
L’exposition, est ouverte les vendredis, de 15h à 19h, et les Samedis – Dimanches et jours fériés de 10h30 à 12h30 et de 15h à 19h, ainsi que sur rendez-vous au 06 48 62 46 32.